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Blog de Jean-Louis Savignac
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13 novembre 2014

Ponteyraud, le village sans monument aux morts

Un village périgourdin va enfin rendre hommage à "son" mort de la Grande Guerre

 

Publié le 11/11/2014 à 06h00 , modifié le 11/11/2014 à 10h50 par

Le capitaine Puyhatier, tombé à Douaumont en 1916, est un oublié de l’Histoire. Une plaque sera dévoilée samedi à Ponteyraud

Un village périgourdin va enfin rendre hommage à Le maire, Jean-Marcel Beau, dévoilera samedi la plaque au nom du capitaine Puyhatier. © Photo

Jean-Louis Savignac
C

'est un geste fort qui va être accompli à Ponteyraud (24) en marge des cérémonies marquant l'Armistice du 11 novembre 1918. Il s'agira de réhabiliter la mémoire d'un soldat de la commune, le capitaine Bernard Puyhatier. Son nom figurera en lettres d'or sur une plaque qui fera office de monument au mort. Elle sera dévoilée samedi 15 novembre (1).

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Car la petite commune doubleaude de 56 habitants ne possède pas de monument. Deux plaques sont simplement vissées sur les soubassements de l'église. L'une rend "hommage à ceux qui sont morts pour la patrie", une autre a été apposée en hommage aux soldats victimes de la guerre d'Algérie. C'est là que la population se recueille habituellement à l'occasion des cérémonies du souvenir.

  • 109e Régiment d'infanterie

Mais de souvenir local, il n'y avait pas ! L'un des hommes du village, tombé sous la mitraille, fait ainsi figure de grand oublié de l'Histoire. Il y a deux ans, le maire, Jean-Marcel Beau, découvrait l'existence du capitaine Bernard Puyhatier. Dans un ouvrage consacré à la Grande Guerre dans le canton de Saint-Aulaye, un habitant de La Roche-Chalais passionné d'histoire, Frédéric Duhart, relatait les conditions de ce soldat du 109e Régiment d'infanterie, tombé vers 13 heures, le 8 mars 1916, devant le fort de Douaumont (Meuse). Natif de Saint-Barthélemy-de-Bellegarde, il habitait Ponteyraud.

La mort de l'officier n'avait pu échapper aux habitants de Ponteyraud, car le maire de l'époque, Pierre Montaury, avait lui même transcrit le 29 juin 1916 l'acte de décès de celui qui était aussi conseiller municipal, élu à ses côtés en 1912. L'actuel maire s'est penché sur les registres des délibérations et a constaté que Bernard Puyhatier jouait un rôle actif. "Il était très souvent désigné en tant que secrétaire de séance."

  • Enterré à Douaumont

Le 30 novembre 1919, des élections ont eu lieu pour pourvoir les postes vacants, dont celui de Bernard Puyhatier. Lors de cette élection, Pierre Montaury avait conservé son siège de maire. Il y avait alors 43 inscrits sur les listes électorales.

Le maire actuel a décidé de tout faire pour réhabiliter la mémoire du capitaine. Sa collègue de Saint-Barthélemy-de-Bellegarde, Brigitte Cabirol, n'était pas opposée à l'hommage rendu au militaire à Ponteyraud, son nom restant gravé sur le monument de sa commune.

Samedi, Jean-Marcel Beau dévoilera la plaque sur laquelle on lira "1914-1918. Capitaine Bernard Puyhatier", en présence de la famille de Bernard Puyhatier, ravie de cet hommage 98 ans après sa mort.

Le corps du soldat n'a jamais quitté la Lorraine. Il occupe la tombe individuelle n° 11 624 dans un carré qui compte 16.000 sépultures de soldats français dans la nécropole nationale de Fleury-Devant-Douaumont.

(1) Rendez-vous à 11 heures à la mairie.

 

 

Bernard Puyhatier, un brillant soldat tombé à 37 ans

Bernard Puyhatier, fils de Jean Puyhatier et de Jeanne Faure, cultivateurs, a vu le jour le 15 septembre 1879 aux Tuiles, à Saint-Barthélemy-de-Bellegarde : son nom figure d’ailleurs sur le monument aux morts de cette localité. Il avait élu domicile à Ponteyraud après avoir épousé, le 19 janvier 1904, l’épicière, Augustine Martin, née le 18 décembre 1887. Elle avait 16 ans. Augustine était la fille d’Antoine Martin et de Marguerite Audoin. Après le décès du capitaine Puyhatier, le tribunal civil de Ribérac, par jugement du 30 janvier 1919, a fait de ses deux enfants, Ernest Louis, 13 ans, et Renée Andrée, 7 ans, des pupilles de la Nation. Le militaire avait été recruté à Périgueux. C’était un soldat brillant qui avait gravi tous les échelons, jusqu’au grade de capitaine. Il était brun, mesurait 1,60 m et avait les yeux bleus.

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  • Journaliste de presse écrite. Dessinateur de presse, caricaturiste. Dessins pour la télévision. Croquis judiciaires. Animations graphiques. Retraité du journal L'Yonne-Républicaine. Travaille depuis 2011 pour le journal Sud Ouest
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