Exposition "Traits tirés" au Centre culturel de Ribérac

Publié par Sud Ouest le 12 juillet 2013

Par Chantal Gibert

Une exposition de dessins de presse à Ribérac

Le journaliste Jean-Louis Savignac expose ses « Traits tirés » jusqu’au 31 août au centre culturel

Retiré à Vanxains, le journaliste Jean-Louis Savignac dessine depuis toujours (Photo Pierre Ouzeau)

«Un dessin, il faut qu’il percute. C’est un coup de poing dans la figure », déclare Jean-Louis Savignac, qui expose ses « Traits tirés » au centre culturel de Ribérac, à partir de ce vendredi soir et jusqu’au 31 août.

Journaliste retiré à Vanxains, le village où il a grandi, il a toujours porté un regard critique sur l’actualité, avec la plume et le pinceau. Il est devenu correspondant de « Sud Ouest » sur les cantons de Vertaillac et Saint-Aulaye. « Le dessin de presse, c’est aussi un travail de journaliste. Il faut être informé, se tenir au courant de l’actualité. On met les choses en perspective, on prend le contre-pied pour bousculer les esprits. »

Pour lui, cette exposition marque un retour aux sources. « J’ai déjà exposé à Ribérac. Une première fois, il y a une vingtaine d’années, lors d’une exposition collective avec Iturria et Labachot, le dessinateur de “Charente libre”. Une autre fois tout seul. Mais j’ai l’impression que c’est la première fois. »

Le portrait de l’accusé

Autodidacte, Jean-Louis Savignac dessine depuis son enfance. « Quand j’étais au collège de Ribérac, je m’amusais à caricaturer les profs. ça faisait rire mes camarades. »

Entré dans la vie active, il se dirige vers la presse. Il partage son temps entre écriture et dessin. Il travaille d’abord à « L’Écho » à Limoges. Puis, en 1990, il entre à « L’Yonne Républicaine » à Sens, où il reste jusqu’en 2010. À cela s’ajoutent diverses collaborations, à la demande. « Le déclic, je l’ai eu au cours du premier procès d’assises que j’ai suivi, à Limoges. Une affaire de meurtre. J’accompagnais un collègue qui se chargeait du compte-rendu. Pendant l’audience, j’ai fait le portrait de l’accusé et il a été publié. »

Jean-Louis Savignac a beaucoup travaillé dans le domaine judiciaire. Et pour cause. Les photographes ne sont pas admis dans les salles d’assises. Lui y allait avec sa boîte de crayons, faisait les croquis sur le vif, publiés sans attendre. On les retrouve au centre culturel, où une vidéo en présente une sélection.

Une tache rouge

Pour l’exposition, Jean-Louis Savignac a retenu une bonne quarantaine de dessins. La plupart en couleurs, et quelques-uns en noir et blanc. « J’ai choisi ceux qui me plaisent le plus. » Au premier chef, une illustration appelée « Tian’anmen », qui a reçu le deuxième prix international au Festival d’humour vache de Saint-Just (87), en 1989. « J’ai regardé mon encre de Chine. Elle m’a parlé. » Le dessin, simple, efficace, représente une carte d’Asie. Avec une énorme tache rouge à l’emplacement de la Chine.

Autre symbole : l’offensive israélienne sur la bande de Gaza en 2009 est symbolisée par une colombe de la paix tenant dans son bec… une bande de gaze maculée de sang. « Le dessin est paru dans “L’Humanité” », ajoute Jean-Louis Savignac.

À côté de ces événements du monde, la politique française reste une source inépuisable d’inspiration. Jospin, Chirac, Sarkozy, Jérôme Cahuzac sont joyeusement épinglés.

Et n’allons pas imaginer que les dessinateurs se contentent de frapper. Ils se font parfois poètes. Tel ce « Concert de fin de saison », où un violoniste joue devant des hirondelles rassemblées sur des fils électriques, prêtes à s’envoler comme des notes sur une portée.

Pratique. L’exposition est ouverte au centre culturel le mardi, le jeudi et le samedi de 13 h 30 à 18 h 30 ; le mercredi de 10 à 12 heures et de 13 h 30 à 18 h 30 ; le vendredi de 9 à 12 heures et de 13 h 30 à 18 h 30. Elle est fermée le dimanche et le lundi. Entrée gratuite. Contact au 05 53 92 52 30.